mercredi 4 juillet 2012

L’altruisme pathologique.



Où quand le souci l’autre devient excessif.

L’altruisme devient une véritable perversion et une manipulation lorsque l’individu dit qu’'il n’a aucun intérêt dans ses bonnes actions comme s’il s’agissait d’un altruisme pur. 
Foutaise ! A minima, si nous portons de l’aide à autrui, c’est pour le plaisir que nous avons de l’aider et celui que nous retirons à le voir aller mieux ou à être satisfait. Mais dans l’altruisme pathologique, l’individu se masque aussi ce qu’il recherche dans sa relation d’aide : s’il veut aider autrui, ce n’est non pas tant pour son bien, que pour être aimé ou reconnu de lui, ou passer aux yeux du monde pour une personne honorable.  Autrui devient alors l’instrument de sa propre reconnaissance et de sa valeur, devient un faire-valoir dans l’altruisme pathologique. D’où l’empressement que l’on rencontre parfois chez certaines personnes à s’immiscer dans les affaires des autres et à vouloir les aider alors que ces derniers n’en font pas la demande. Et comme cette aide est non sollicitée et qu’en plus elle est rarement efficace, la reconnaissance tant désirée ne sera guère au rendez-vous l’altruiste devant supporter bien des frustrations et des déceptions.
L’altruisme pathologique peut également se manifester quand l’individu par souci excessif de l'autre, en vient au déni de soi, bafoue ses propres valeurs afin de plaire ou faire plaisir à autrui. L’autre devenant alors plus important, comptant plus que soi-même.   
Mais d’où cela peut-il venir me direz-vous ?
Souvent de l’attitude des parents. Quand ils ne manifestent à leur progéniture leur amour que sous certaines conditions. Par exemple : il faut faire plaisir à papa ou maman, être un « bon garçon » ou une « bonne fille » pour être aimé. L’enfant n’est donc pas aimé pour ce qu’il est mais pour ce qu’il fait. Et, devenu adulte, reproduira ce comportement appris dans l’enfance. Cette absence d’amour authentique de la part des parents conduira à un amour de soi défaillant et fera dépendre l’individu de l’amour ou de l’approbation des autres. Une seule alternative : l’amour inconditionnel ! Mais contrairement à ce que disent certains psychologues, ce n’est pas réduire nos attentes à l'extrême ou accepter tous les comportements de l’autre. L’amour inconditionnel, c’est continuer à aimer l’autre malgré qu’il puisse nous décevoir et nous déplaire. Ce qui n’implique nullement que l’on ne manifeste pas son mécontentement, sa désapprobation ou encore que l’on applique, à l’occasion, des sanctions à son encontre.  L’amour inconditionnel, n’est donc pas un laxisme déguisé. Ainsi, l’enfant n’est ni le jouet des parents ou un être soumis à leurs désirs pour être aimé ni, à l’inverse, un enfant roi qu’on idolâtre et auquel on permet tout et dont on satisfait le moindre caprice. Certes, dans ce dernier cas, contrairement à l’enfant objet, celui-ci n’aura aucun problème d’affirmation de soi ou d’amour de soi mais, en revanche,  il se gonflera d’orgueil  et deviendra le petit tyran de la famille. A l’âge adulte, vous le repérerez facilement : il est de ces personnes qui croient qu’il n’y a que la satisfaction de leurs désirs qui importent ainsi que leur auguste personne. Par conséquent, en matière d’éducation, comme le dit l’adage : « qui aime bien, châtie bien ! » 


- Parfois de certains préceptes religieux mal compris que l’enfant intègre comme des mots d’ordres et qui le conduisent  à la négation de soi.  « Aimez autrui comme vous- même ! », « aimez vos  ennemis ! ».  D’accord, mais si on aime autrui et pour les rares personnes qui arrive à aimer leurs ennemis, ce ne pas jusqu'à oublier ses préférences, faire le deuil de soi-même ou encore aller jusqu’au mépris de soi pour satisfaire à l’impératif religieux.  Aimer autrui ce n’est pas se nier ou se haïr car autrui c’est tout le monde et donc, au final, c'est aussi soi-même. Et comme on dit : charité bien ordonné…

Comment sortir de l’altruisme pathologique ?
 En cessant de faire dépendre sa valeur de la satisfaction, de l’approbation ou de l’admiration d’autrui.
Ne pas oublier : il n’y pas d’être humain qui vaille plus qu’un autre et c’est le grand principe de notre Constitution : « liberté, égalité, fraternité ». Alors que vous soyez petit, grand, beau ou moche, ceci ou cela, aimez- vous de manière inconditionnelle ! Ce qui, là encore, ne veut pas dire que vous n’avez pas à procéder, quand vous le pouvez, à certaines améliorations, ici ou là.